Commencements


Repartir, nous remettre en route. Ainsi va la vie.

« Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. » Premières lignes de l’Évangile de saint Marc qui va accompagner les chrétiens tout au long de cette nouvelle année liturgique.

Avec le début de ce mois de décembre, nous entrons dans le temps de l’Avent. Pour beaucoup, ces quatre semaines avant Noël sont marquées, de bien des manières, par l’effervescence ; pour d’autres, elles sont un moment où la solitude est plus forte et où les incertitudes du lendemain pèsent plus lourd.

La venue du Christ rejoint chacun sur son chemin de vie pour l’ouvrir à la lumière de l’espérance. Si on voulait résumer l’Évangile en deux mots : Jésus- Christ est la vraie bonne nouvelle ; et cette bonne nouvelle est un vrai commencement.

Tel est le sens de tous ceux qui viennent trouver Jean- Baptiste au bord du Jourdain. Pour un nouveau commencement. Une renaissance.

Telle est l’invitation adressée chaque année : nous remettre en route car un chemin nous est ouvert. Un chemin nous est offert. Un chemin de conversion ; les chrétiens d’Orient appellent le temps de l’Avent le « Carême de Noël ». Alors, n’oublions pas de nous remettre en route pour marcher avec joie vers Celui qui vient. Et pourquoi pas, dans une démarche pénitentielle ? En Jésus, Dieu vient vers nous. C’est lui qui fait le premier pas. C’est toujours lui qui commence. C’est parce qu’il vient vers nous que nous pouvons nous mettre en route. Plus radicalement que nos efforts, il y a la grâce de Dieu.

Les évêques de France ont choisi la date du 3 décembre, premier dimanche de l’Avent, pour rendre effective la nouvelle traduction du Notre Père dans toute forme de célébration. En fait, seule la 6e demande « ne nous soumets pas à la tentation » a été modifiée devenant « ne nous laisse pas entrer en tentation ». L’ancienne formule, adoptée en 1966, pouvait laisser supposer une certaine responsabilité de Dieu dans la tentation qui mène au péché. La nouvelle version met davantage l’accent sur la communion avec le Christ qui a connu la tentation. Jésus, le Fils bien-aimé, a déjoué la tentation la plus profonde au cœur de l’homme, celle qui conduit l’être humain à se vouloir auto-suffisant. Jésus est tenté là précisément où est le cœur de sa vie : sa relation à Dieu.

Ne sommes-nous pas tous confrontés à ce même combat spirituel ?

La prière du Notre Père est un beau cadeau du Christ. Changer une partie du texte d’une prière que l’on sait par cœur et que l’on prie souvent posera sûrement problème. L’enjeu est bien de tout faire pour que notre prière-trésor ne se banalise pas. Facile à dire, mais en réalité quel combat à mener sans arrêt.

Il est bon de rappeler que le Conseil des Églises chrétiennes en France recommande de prier désormais avec cette nouvelle version lors des rencontres œcuméniques. Une manière d’honorer l’invitation du Christ que «  tous soient un  » (Jean 17, 21).

Jacques SUREAU

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