Homélie du 4e dimanche de Pâques


En route vers « L’ascension du seigneur » : en ce 4e dimanche de Pâques, qui coïncide avec la journée mondiale de prière pour les vocations, la Liturgie d’aujourd’hui nous invite à méditer autour du terme : « Le Bon Pasteur ». Le Bon Pasteur qui aime véritablement ses brebis, qui connaît la voix de ses Brebis, le Bon Pasteur qui se donne librement en vue du salut de ses Brebis !
L’Église a besoin de Religieux, Religieuses, de Prêtres, de bons Pasteurs, de bons Pères et bonnes Mères de famille. Comme dit l’Écriture : « La moisson est abondante, les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » (Mt.9, 37-38). Voilà pourquoi l’Église nous invite à prier pour les vocations. Fort souvent, on parle de la Vocation dans un sens unique (comme une rue à sens unique), c’est-à-dire la vocation religieuse. Et pourtant, la vocation ne doit pas être vue dans un sens unique, mais à double sens. Parce qu’on a aussi besoin de bons pères et de bonnes mères de famille, pour pouvoir assurer notre pérennité et l’avenir de l’Église.
Actuellement, dans notre société, on parle de crise de vocation religieuse ; alors que Dieu continue à appeler des hommes et des femmes à sa suite. Y a-t-il vraiment une crise de vocation ? Si oui, quelles en sont les causes ? Ce sont des questions auxquelles nous devons réfléchir, sans culpabiliser personne. En tout cas, Dieu est toujours à l’œuvre dans son Église ; soyons confiants, car il nous enverra de bons pasteurs selon son cœur. Dans ce passage de l’Évangile, Jésus se révèle comme « Le Bon Pasteur, Le Vrai Berger » ; il révèle aussi son intimité avec le Père : « Comme le Père me connaît et je connais le père ». Jésus, c’est vraiment le Bon Pasteur, c’est quelqu’un en qui nous pouvons mettre entièrement notre confiance. Un berger qui prend soin même des plus faibles, toujours à l’écoute de ses brebis. En effet, le mystère de Pâques que nous continuons à célébrer, nous témoigne à juste titre la profondeur, la largeur, la longueur et la splendeur de l’amour de Dieu pour nous les Hommes.
Frères et Sœurs dans le Christ, je résume les quatre textes d’aujourd’hui en un seul mot : « l’Amour » ; c’est l’unique mot qui me parle après un long temps de méditation. Car à Pâques, nous célébrons Jésus « Le ressuscité des morts », et par sa mort et sa résurrection, il nous a réhabilités à la dignité de Fils adoptifs de son Père et de notre Père. « En donnant pour nous sa propre vie, il a révélé qu’il n’est pas un mercenaire qui ne se soucie pas de ses brebis, mais un bon pasteur qui est prêt à tout faire pour protéger ses brebis, pour les rassembler dans l’unique Amour de la Trinité.
Frères et sœurs, Pâques, c’est un mystère d’amour, un amour sans équivoque, un amour qui dépasse toute science et toute connaissance. Avez-vous l’habitude de vous poser cette question : « Pourquoi Dieu m’aime ? » ? Hein, est-ce que vous vous posez cette question ? Je pense que c’est une question fondamentale dans notre cheminement de Foi. A chaque fois que je me suis posé cette question, je me mets à nu devant Dieu, en me disant : « Enfant terrible que je suis, pourquoi Dieu m’aime ? » Après avoir médité longuement sur cette question, j’arrive à comprendre que Dieu m’aime non seulement parce qu’il est Dieu, mais « il est aussi miséricordieux et bienveillant, lent à la Colère, plein d’Amour, de Fidélité et de Loyauté » (Ex.34, 6b) ; donc, il fait miséricorde à qui il veut. C’est ce qui fait de lui « Le bon pasteur ».
Le Bon Pasteur est celui qui se fait proche des gens, qui part à la rencontre des pauvres de Foi et d’Espérance, les oubliés, les catalogués, les rejetés, les plus vulnérables en vue de les remettre en chemin et de donner du sens à leur vie. Notre Dieu reste fidèle à son alliance, il nous écoute toujours avec amour et bienveillance.
En effet, si l’Évangile du jour nous parle de « Bon Pasteur, de Vrai Berger », frères et sœurs, ne vous faites pas d’illusion : il y a aussi de mauvais pasteurs, de faux bergers. Quoi qu’il en soit, nous sommes des instruments entre les mains de Dieu, donc « Le Bon Pasteur » se sert de nous pour réaliser son œuvre de Salut. Ainsi, les Prêtres sont de bons Pasteurs à la suite du Christ, dans la mesure où ils imitent le Christ en ce qui a trait à l’Amour, la miséricorde, la présence, l’écoute… Et chacun de vous pourrait être aussi un bon Pasteur selon la manière dont vous exercez votre responsabilité, le type de relations que vous avez développées avec ceux et celles qui sont d’une certaine manière sous votre dépendance. A partir de cela, nous pouvons nous interroger au plus profond de nous-mêmes : est-ce que je suis un bon Pasteur pour les autres ?
Frères et Sœurs, demandons au Seigneur de nous donner un cœur de bon Pasteur, afin que nous puissions être vraiment des signes visibles de son Royaume.
Amen.

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