Homélie du 32e dimanche du temps ordinaire A


Dimanche dernier, au tout début d’un second confinement, l’église célébrait la Joyeuse Espérance de tous les vivants appelés à participer à la vie intime de Dieu : la Sainteté.

Seul Dieu est Saint et lui seul peut nous faire participer à sa nature propre. Une participation qui est un chemin qui passe par les douleurs de l’enfantement (comme l’apôtre nous le rappelle Cf Galates 4,19), mais également chemin des Béatitudes qui est identification de notre être et de notre agir à celui du Christ ; moyen sûr pour être compté parmi les convives aux noces éternelles.

La page d’évangile de ce jour éclaire notre conscience de baptisés pour mieux saisir les conditions à remplir pour participer à la véritable rencontre avec le Maître. La parabole des vierges folles et celles censées, illustre de façon fort bien éloquente l’itinéraire spirituel de chacun.

La finalité de leur démarche elles la connaissent : C’est l’accueil de l’Epoux au moment où il arrivera.

La nôtre (finalité) nous la connaissons chacun aussi, elle rejoint le projet de ces jeunes filles : c’est l’accueil Joyeux du Seigneur lorsqu’il viendra et frappera à notre porte.

Cependant, même si le projet est unique, les chemins différent, les moyens aussi car chacun s’y engage avec ses forces, ses lenteurs et ses pauvretés.

Dans la parabole de ce dimanche, il est question de lampe et d’huile. Chacune des filles en possède mais toutes n’ont pas les mêmes réserves. Cinq sont prévoyantes et ont prévu plus d’huile ; cinq autres moins prévoyantes ont été surprises à l’annonce de l’arrivée de l’époux. Assoupies comme elles étaient, leurs lampes se sont éteintes faute d’huile. Humainement, on pourrait s’interroger sur leur attitude : pourquoi n’ont-elles pas éteint leurs lampes pour les rallumer au bon moment ? Mais frères et sœurs, il ne s’agit pas de cela.

Il n’y a pas de moment pour allumer ou pour éteindre. Une fois allumée cette lampe doit jouer son rôle jusqu’ au bout : celui de communiquer une lumière.

La lampe, frères et sœurs, c’est celle de notre Foi et notre Amour, véritables dons reçus de Dieu au beau jour de notre Baptême.

Nos sociétés modernes se sont presque toutes séparées des lampes à huile mais elles connaissent l’importance presque vitale de la batterie. Celle du téléphone portable par exemple qui, lorsqu’elle s’épuise coupe toute possibilité de communication voire de relation. Cela pourrait certainement nous aider à comprendre combien la lampe de notre foi et de notre attachement au Christ doit être entretenue pour ne pas qu’elle s’éteigne. Sa batterie ou son huile, c’est la Parole de Dieu, c’est notre dialogue intime avec le Seigneur à travers la prière, c’est aussi la fréquentation des sacrements et des sacramentaux.

Ces exercices sont les moyens spirituels efficaces qui assurent une réelle connexion sans interruption avec le Seigneur. Ainsi, nous ne serons pas surpris lorsque l’Epoux se présentera. Notre vie à chacun pourrait être lue à la lumière des figures différentes de ces vierges de l’Evangile et nous aider à ne pas remettre à plus tard ce que nous pouvons faire dans le présent. Le Seigneur nous invite à la lucidité dans nos choix tout en nous assurant que nous ne faisons pas chemin seul. Le chrétien n’est pas un être solitaire mais plutôt une âme habitée par Dieu Véritable Sagesse qui guide et éclaire notre route comme le chante le psalmiste « Ta Parole Seigneur est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (PS115).

Cette sagesse dont nous parle l’homme de foi dans la première lecture (Sagesse) nous est révélée à l’aube des Temps nouveaux en la personne de Jésus-Christ, Verbe de Dieu fait chair. Il est la Sagesse de Dieu qui entre dans le cours du Temps pour nous communiquer la Vie de Dieu. A chacun de se laisser attirer et saisir par lui comme nous y invite le psaume responsorial qui rejoint une vieille mélodie musulmane perse : « Dieu c’est toi mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi….Prends mon amour pour flamme et pour encens prends ma vie et prends mon corps pour encensoir ».

En ces moments de tumultes que traverse notre humanité avec la pandémie du Covid 19, la haine religieuse, les tueries barbares au nom de la foi, ne perdons pas frères et sœurs notre horizon qui est le Christ. Ne nous laissons pas endormir ou alourdir par les troubles du présent, Christ notre Espérance est vivant, il illumine chaque jour nos routes parfois sinueuses pour nous mener à la Joie du Royaume où il nous convie tous au festin des noces éternelles.

A lui, notre Seigneur et notre Sauveur, Honneur, Gloire, Puissance et Majesté pour les siècles des siècles. Amen.

Père Ferdinand SAMBOU

lectures et chants pour ce dimanche

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