Homélie du 1er dimanche de l’Avent Année B


Le premier dimanche de l’Avent marque le début d’une nouvelle année chrétienne. Une année liturgique comme nous l’appelons d’habitude et qui nous mettra une fois de plus sur le chemin de la rencontre avec le Christ. Une profonde découverte de sa personne et de son mystère.

L’Avent marque le point de départ puisqu’il est par définition l’Attente joyeuse et espérante de la Venue du Messie, l’Emmanuel, « Dieu avec Nous » dans la nuit étoilée de Noël. Nous le savons, le Christ est déjà venu, il reviendra dans sa Gloire pour récapituler toutes choses en lui. Mais entre « ce déjà -là » de sa venue et le « pas encore » de son retour glorieux, il nous visite sans cesse. Et Noël est la grande Révélation de la proximité de Dieu qui, désormais est venu à la rencontre de l’homme en se faisant petit enfant.

Cette attente requiert de notre part l’attitude du veilleur qui attend le retour du Seigneur. La certitude de sa venue, ne doit pas nous laisser sommeiller ; au contraire elle doit susciter en nous un véritable besoin de conversion pour faire de notre être tout entier, un véritable réceptacle, une belle crèche pour l’Enfant- Dieu qui vient.

Le Seigneur vient : il vient non pour lui, mais pour nous. Il vient pour nous restaurer. Jadis, le peuple juif humilié et disséminé sur toute la terre à cause de ses fautes, éprouve le besoin d’un « Retour » de Dieu qui l’a laissé en pâture à ses ennemis. L’exil et la déportation sont des événements et des moments qui aideront les fils d’Israël à saisir de façon profonde leurs erreurs ainsi que l’Amour que YHWH a pour eux qu’il s’était choisi comme peuple privilégié. Ainsi c’est au coeur de sa détresse que la voix prophétique d’Isaïe, comme une prière, ouvre un chemin d’Espérance.

Dieu n’abandonne jamais son peuple : les épreuves sont destinées à le purifier. Comme un Père, il ouvrira la voie d’une promesse nouvelle : celle de la libération. Une véritable annonce messianique qui est un prélude à la venue prochaine du Messie. (En ce temps de l’Avent, une relecture de la prophétie d’Isaïe, spécialement du récit de l’Emmanuel nous aidera tous à mieux saisir l’Annonce de la venue du Messie ainsi que son Mystère tout entier d’Incarnation et de Rédemption).

Les annonces prophétiques d’Isaïe se réalisent en la personne du Christ qui s’offre à l’humanité entière comme « Voie, Vérité, et Vie ». C’est lui Jésus qui dans l’Evangile de ce jour nous met en garde à propos de sa venue prochaine : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment ».

Cette parole peut sembler nous faire peur mais il n’en est rien. Le Christ nous invite à un véritable renouvellement de notre regard intérieur en ce temps d’attente. Noël pour chaque baptisé et pour chaque communauté chrétienne ne doit pas être le souvenir lointain d’un événement qui s’est passé il a y plus de 2000 ans. Noël est l’ aujourd’hui de Dieu qui vient visiter notre humanité pour lui apporter la Paix. Une rencontre nouvelle ; Dieu visite son peuple et vient à son secours. A nous de contempler de façon nouvelle cette venue du Messie.

En ces temps difficiles, que traverse le monde et l’Église, l’attente du Messie doit revêtir un caractère tout autre. La crise sanitaire avec ses conséquences désastreuses enfonce de jour en jour beaucoup de personnes, de familles dans les tourbillons du malheur, de la pauvreté, de la désespérance. Pour nous, il ne doit pas en être ainsi. C’est dans ces moments troubles que nous devons redoubler de vigilance et rester éveillés. Ne nous laissons pas emporter par les « tempêtes » actuelles qui sont comme un « exil » pour nous, car notre horizon c’est Pâques : la Victoire totale du Bien sur les forces obscures du Mal.

Nous avons entendu dire que les fêtes de Noël ne seront pas comme celles que nous avions connues auparavant. Cela est vrai et il l’est encore plus pour nous parce que cette fois-ci, nous ressentons le besoin d’un libérateur qui, à Noël viendra au coeur de nos vies pour nous redonner l’espoir et la guérison de nos corps et de nos âmes.

Restons alors fermes et éveillés en Jésus-Christ comme nous y invite l’apôtre Paul dans la deuxième lecture de ce jour. Car pour nous, l’Espérance est « la mémoire de l’avenir ». Cet avenir, c’est celui du Jour Glorieux du Christ qui nous introduira dans la joie du Royaume.

Que ce temps de l’Avent nous dispose tous à relever la tête et fixer notre regard vers celui qui vient nous apporter le Salut, le Christ Jésus qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen.

Père Ferdinand SAMBOU

curé

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