Église Saint Félix de MESSAC

Église Saint Félix de MESSAC

Depuis le temps de ses premiers habitants à l’époque gauloise, Messac a connu bien des vicissitudes dont témoigne l’existence de souterrains refuges creusés lors des époques troublées (guerre de Cent Ans, guerres de Religion ... ), aussi n’est parvenu jusqu’à nous que le mur nord de l’église romane (XIIIe siècle). Il est heureusement toujours possible d’admirer le tabernacle à la riche décoration sculptée comprenant les statues du Christ et de la Vierge à l’enfant (XVIIIe siècle), ainsi que celles de saint Augustin et de saint Félix, le saint patron de l’église.

Plusieurs saints des premiers temps du christianisme ont porté ce beau nom de Félix qui signifie « heureux ». L’un des plus connus est le militaire martyrisé le 30 août 304, à Rome, avec son compagnon Adauctus : tous deux furent inhumés dans une catacombe près de Saint-Paul-hors-les-Murs.

Mais il n’est pas le seul : on en dénombre pas moins de 75 dans les listes canoniques des anciens récits martyriaux. N’oublions pas entre autres l’Espagnol Félix de Cordoue, exécuté avec son épouse Liliosa à la fin du Xe siècle, pour avoir refusé de se convertir à l’islam. Cependant à cette date, la modeste église de Messac, une petite bâtisse de planches, était déjà dédiée au culte d’un saint Félix plus ancien. Et ce Félix - un Italien - était un des saints les plus fameux de la fin de l’Antiquité chrétienne. Son culte fut introduit en Gaule à la fin du IVe siècle par un de nos voisins, l’Aquitain Paulin.

Ce grand aristocrate, dont le grand-père avait fait construire Bourg-sur-Gironde, s’était converti au monarchisme avec sa femme Térésia, sous l’influence de saint Martin de Tours et saint Ambroise de Milan. Ayant renoncé à ses charges civiles et à ses immenses richesses, il se retira au sud de Rome, en Campanie, pour y mener une vie quasi-monastique auprès du tombeau de Félix, l’évêque de la petite ville de Nole. Celui-ci avait été torturé lors de la grande persécution de Dioclétien (304) et était mort peu de temps après. Son tombeau devint un lieu de pèlerinage important, qui rassemblait tant les humbles paysans du coin que les riches citadins venus de Rome.

Chaque année, lors de la fête de Félix, le 14 janvier, Paulin écrivait un poème en l’honneur du confesseur et qui célébrait les miracles attribués au saint. Paulin s’appliqua aussi à faire connaître Félix à ses amis pour qu’eux aussi, à leur tour, deviennent les amis de ce « frère aîné » et, parmi les proches de Paulin, on compte de grands noms de l’Église d’alors comme Sulpice Sévère, le biographe de Martin-de-Tours, Augustin, et Eutrope lui-même, « notre » Eutrope.

Le premier évêque de Saintes ne serait-il pas pour quelque chose dans la dédicace de l’église de Messac à Saint Félix, comme il avait déjà pu faire connaître le culte des saints Gervais et Protais en Saintonge ?

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D’autres photos sur le site de Michel Caron

Plan de la paroisse

Répartition des clochers de la paroisse en secteurs