Chemin de Carême, chemin vers Pâques


Cette année, le mois d’avril commence en plein Carême. Un Carême que nous avons commencé en répandant de la cendre sur nos têtes et que nous terminerons en laissant laver nos pieds le Jeudi Saint, afin que toute notre personne puisse être renouvelée dans ce printemps de l’Esprit. Un Carême que les Évangiles de l’année C placent sous le signe de la pénitence et de la miséricorde, thème si cher à la Bonne Nouvelle selon saint Luc : après avoir, par pitié pour notre faiblesse, vaincu à notre place les tentations au désert (1er dimanche : Jésus tenté par Satan au désert) et avoir dévoilé, pour nous épargner de vaciller dans notre foi en la résurrection, Sa gloire de transfiguré (2e dimanche : la Transfiguration), Jésus, bon vigneron, nous concède un temps supplémentaire pour une conversion fructueuse (3e dimanche  : la parabole du figuier stérile), rendue possible par le pardon d’un Père miséricordieux qui revêt d’une dignité nouvelle ses enfants prodigues, mais repentis (4e dimanche : la parabole du Père miséricordieux), pardon qui passe par la personne de Son Fils, venu sauver ceux qui sont perdus et non pas les condamner (5e dimanche : la femme adultère).

Un itinéraire de pardon qui s’accomplit dans la grande réconciliation, consommée sur la croix, entre le Dieu de miséricorde et l’homme pécheur : et c’est à cette réconciliation que l’Église puise pour dispenser sans compter, dans les sacrements, les huiles de miséricorde, consacrées au cours de la messe chrismale (anticipée dans notre diocèse au soir du Lundi Saint 15 avril à Marans).
Un itinéraire de guérison qui, grâce aux trois pratiques traditionnelles du Carême, aura recommencé à assainir toutes nos relations : par l’aumône, notre relation au prochain, par la prière, notre relation à Dieu et, par le jeûne, notre relation à nous-mêmes (mais aussi à la Création).

Rentrons donc enfin avec Jésus à Jérusalem, le dimanche des Rameaux, rentrons avec Lui dans Son Triduum pascal, source et pilier de toute notre vie chrétienne. Partageons Son dernier repas à la messe dans la Cène le Jeudi Saint, suivons-Le sous la croix à la célébration dans la Passion le Vendredi Saint, éprouvons le manque de Sa présence tout au long du Samedi Saint et laissons-nous surprendre, comme Marie-Madeleine et les femmes au tombeau, par le miracle du sépulcre vide, illuminés par l’éclat radieux du cierge pascal et régénérés par l’eau baptismale de la Vigile Pascale, nuit de joie et de jubilation.

Après avoir versé toutes nos larmes sur l’Époux qui nous a été ôté, secouons la poussière et la cendre de notre nappe blanche, lavons-la dans nos pleurs, laissons-la sécher sous le premier rayon de printemps qui osera timidement déchirer un ciel plombé, et étendons-la sur la table, en plein air, parmi les premiers brins d’herbe et les premières pâquerettes, en attendant que nos frères viennent y partager le pain nouveau.

La cinquantaine pascale, temps de liesse et de renouveau missionnaire, s’ouvre enfin, et le mois d’avril sera clôturé par la fête du saint patron du diocèse (et titulaire de la paroisse de Jonzac), Eutrope, premier évêque de Saintes aux IIIe-IVe siècles, commémoré le 30 avril. Présidée par notre évêque, la procession en l’honneur de notre père dans la foi aura lieu le dimanche 28 avril dans les rues de Saintes. Une belle manière de célébrer le Dieu de la résurrection qui, hier et aujourd’hui, ne cesse de susciter des saints dans Son peuple.

Giacomo Liporesi, séminariste.

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