«A vin nouveau, outres neuves» (Luc 5, 38)

« A vin nouveau, outres neuves » (Luc 5, 38)

C’est en pleine installation, au milieu de ses cartons, que notre nouveau curé, le Père Grégoire Stoj nous a reçu, « Souffle Nouveau », pour faire plus ample connaissance.

Son sourire bienveillant n’est pas sans rappeler celui du prêtre qui nous quitte, et cela semble de bon augure.

La conversation est simple, directe, chaleureuse, teintée de ce joli accent polonais qui ne va pas tarder à nous devenir familier.

Il nous confie être né dans un milieu modeste, croyant et pratiquant (son papa exerce le métier de mineur en Silésie et sa maman est employée de laiterie). Au lycée, il est attiré par la langue française qu’il étudie avec plaisir. Le bac en poche, le jeune garçon se sent attiré par le métier de vétérinaire. Mais les débouchés étant peu nombreux dans cette profession, il oriente ses études vers l’écologie. C’est alors que l’appel vers le sacerdoce se fait plus insistant. Il ne se dérobe pas, s’engage au séminaire pour une première année de discernement. S’en suivront six années d’études, ponctuées par les étapes habituelles, qui permettent d’éprouver le sérieux de sa vocation. Il se souvient combien le diaconat, la remise de la soutane (qui rend visible son engagement) puis des vêtements sacerdotaux, ont été des moments marquants dans la vie du jeune homme. Une dernière année d’étude de pédagogie et arrive l’ordination sacerdotale. Il a alors 27 ans.

S’ensuivront sept années au service de son diocèse de Wroclaw. Sa pratique de la langue, son goût pour la culture française (il n’est pas insensible au charme distingué de Claire Chazal, dont il appréciait le journal télévisé) le conduiront à Paris. Son évêque l’envoie en qualité de vicaire au sein de la mission catholique polonaise, fondée au XIXe siècle et qui compte encore 120 prêtres dans l’Hexagone. Il y reste 3 ans puis intègre le diocèse de Montauban : vicaire de Castelsarrasin pendant une année, il devient curé de Caussade pendant deux ans. Sa hiérarchie l’invite alors à rejoindre Decize dans la Nièvre pour y être vicaire et au bout d’une année il doit rejoindre sa Pologne natale. Toutefois, le goût et l’intérêt pour la France ne se sont pas émoussés, il garde un souvenir fort des deux années où il a été curé de Caussade, des relations qu’il a pu y nouer. Si bien qu’un jour, il prend l’initiative de contacter le Père Colomb pour se proposer comme prêtre remplaçant durant les mois d’été. Notre évêque, dont tout le monde sait maintenant qu’il a souvent des « petites idées derrière la tête », lui propose un séjour « un peu plus long »… Un job d’été de trois mois, après tout, se dit Grégoire, ce n’est pas si mal ! Quand il entend parler de Jonzac, ce nom lui est déjà familier en raison des produits de beauté commercialisés en Pologne.

On connaît la suite : les tractations entre les deux évêques nous valent un jeune prêtre de 42 ans, qui n’a pas hésité à faire un voyage de trois jours au volant de sa voiture (2.000 km) pour rallier le clocher de Jonzac. S’il bénéficie d’un indéniable capital de sympathie, s’il commence à bien prendre ses marques, nous lui souhaitons un bon enracinement en terre saintongeaise, des rencontres chaleureuses, une mission féconde, en un mot : d’être un prêtre heureux à Jonzac. Et nous d’espérer qu’au terme des trois années, l’aventure se prolonge pour le bien de tous.

A. R.

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